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Vivre dans une estancia en Patagonie : un rêve réalisé !


Nous quittons le village de Lago Meliquina et partons vivre une seconde expérience de wwoofing. Le bus nous dépose devant le portail de l’estancia Huechahue, située à 20 km de Junin de los Andes, dans le Nord de la Patagonie. Jane, la propriétaire d’origine anglaise, nous accueille dans sa maison et nous découvrons les lieux où nous séjournerons pendant 2 semaines.



Une estancia c’est le terme utilisé en Amérique du Sud pour désigner une vaste exploitation agricole, équivalente au ranch en Amérique du Nord.

L’estancia Huechahue s’étend sur 6 500 hectares. Si cela nous parait immense, c’est ici une « petite » estancia. La surface moyenne des estancias est de l’ordre de 15 000 hectares et l’estancia la plus grande de la région s’étend sur plus de 120 000 hectares, soit 10 fois la superficie de la ville de Paris ! Dédiée à l’élevage extensif de bétail, elle compte 300 vaches et près de 5 hectares de pâturages disponibles par vache. Nous partons très vite à la rencontre des animaux de la ferme et en premier lieu des chevaux, qui sont à quelques pas de la maison. La ferme élève également des cochons, une trentaine de poules pondeuses, deux vaches laitières, et les deux chiens (Tigan et Jack) nous accompagnent dans notre visite jusqu’au potager. Notre première impression est bonne, avec tous les éléments que l’on attend d’un wwoofing.



L’estancia est autonome en énergie et en eau. Une partie de la rivière est détournée dans un canal qui traverse la propriété et entraine une turbine pour produire l’hydroélectricité qui couvre les besoins de la maison et de l’auberge qui accueille les touristes. L’eau chaude est produite à partir de chaudières à bois pour l’auberge et à partir de chauffe-eaux solaires pour la maison. L’eau du robinet provient directement de la rivière, et passe seulement par une cuve de décantation, sans aucun traitement. Quant aux déchets produits, ils sont amenés chaque semaine à Junin de los Andes, à une vingtaine de kilomètres, où le tri des déchets recyclables est organisé.


















Chaque jour, la première tâche de Jérémy est d’allumer le feu dans la chaudière à bois de l’auberge. Nous travaillons ensuite au potager, 4 heures par jour, le matin, du lundi au samedi, où aucun produit chimique n’est utilisé.

Arroser, relever et arranger les pieds de framboisiers, attacher les pieds de tomates et concombres, accrocher des filets pour sous-peser les melons, ajouter de la terre dans la serre pour préparer des buttes, tel est notre quotidien au potager. Dehors, nous désherbons à la main autour des asperges, artichauts, betteraves, oignons, citrouilles, et dans la serre autour des carottes, salades, poivrons et aromates (basilic, persil, thym). Alors que nous cueillons des kilos de framboises, mûres et myrtilles avec Dusty, on surprend un cheval blanc dans l’enclos à côté qui se dresse sur ses pattes arrière pour attraper pommes, poires et coings dans les arbres fruitiers !






























Tous les jours, nous apportons les déchets organiques de cuisine aux cochons (épluchures de légumes et fruits, restes de repas de l’auberge). Nous profitons de cette expérience pour traire une vache à la main. Nos premiers essais sont laborieux, nous n’obtenons aucune goutte de lait, ce qui fait bien rire Claudio, le gaucho de l’estancia en charge de la traite quotidienne des vaches. Puis avec un peu de persévérance et pas mal de patience pour la vache, nous comprenons la technique et y arrivons enfin ! Le lait est ensuite utilisé pour faire des fromages et yaourts maisons.


Nous profitons de notre temps libre pour nous balader au sein de la propriété, nous baigner dans la rivière, randonner dans un mini canyon et apprendre à monter à cheval avec les gauchos (gardiens de troupeaux d’Amérique du Sud). Parés de leur chapeau traditionnel, la boina, tout droit venue du béret basque, nous brossons et scellons les chevaux avant de partir en balade sur les terres de l’estancia avec Argentina pour Jérémy et Patagonia pour moi. Nous changeons le bétail d’enclos à cheval pour séparer les veaux des mères et nous participons à la pesée des veaux prêts à vendre. Avec Argentina et Patagonia, nous allons jusqu’à la falaise aux condors pour observer leurs nids perchés le long des parois rocheuses et partons au galop dans la pampa patagonique.















































Durant ces deux semaines de wwoofing, nous n’avons pas du tout l’impression de nous substituer à un employé, contrairement à notre précédente expérience. Toutefois, nous travaillons tous les jours seuls au potager et nous n’apprenons rien sur l’agriculture biologique, ce qui était notre objectif premier.

En revanche, nous sommes logés dans de très bonnes conditions et il y a une réelle volonté de la part de Jane de nous faire découvrir la vie dans son estancia et tous les bons produits de la ferme. Les asados (barbecue) de bœuf, les empanadas au cerf chassé sur les terres de l’estancia, les vins argentins (pinot noir et malbec), le miel produit avec les ruches de la ferme, le jambon, les confitures et le pain maison, nous goûtons tout, sans oublier les poignées de framboises qu’on n’a pu s’empêcher de manger au jardin !


Au fur et à mesure que les jours passent, je prends conscience que je réalise mon rêve de vivre dans une estancia en Patagonie. Partir au galop dans la pampa, au milieu de ces grands espaces vierges, procure une telle sensation de liberté, je suis comblée ! Je crois que je ne pouvais pas espérer mieux. Nous garderons un excellent souvenir de cette expérience, et c’est avec un pincement au cœur que nous quittons l’estancia pour continuer notre chemin vers le Sud du pays.



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