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Lagunes aux milles couleurs et déserts de sel

Nous quittons les villes de Sucre et Potosi pour visiter le sud de la Bolivie et le célèbre Salar d’Uyuni. C’est parti pour 4 jours d’excursion en 4x4 et une succession de paysages à couper le souffle !


La première journée, nous découvrons la région du Sud Lipez. Alors que nous remontons le lit d’une rivière asséchée bordé de falaises rouge vif, la piste nous offre de superbes points de vue sur les montagnes ocres environnantes.



Les hauts plateaux du Sud Lipez sont le terrain de jeu des vigognes, camélidés sauvages et lointains cousins de l’alpaga, dont la laine très fine est l’une des plus chères au monde. Nous avons vu dans une boutique à Cusco un pull-over en vigogne à 1 700 €. Roberto, notre guide, nous explique qu’il est aujourd’hui interdit de chasser les vigognes mais qu’une fois par an, les habitants de la région sont autorisés à les regrouper pour les tondre. Nous croisons sur notre route des dizaines de troupeaux qu’on ne se lasse pas d’observer. Certains mâles, à la conquête d’un harem, se poursuivent entre eux et courent à vive allure. En effet, un seul mâle règne dans chaque troupeau constitué d’une dizaine d’individus. Lorsque les jeunes mâles deviennent adultes, ils sont chassés par le mâle dominant, et doivent conquérir un nouveau troupeau pour pouvoir se reproduire.

















Bien qu’elles soient difficiles à distinguer car elles se confondent avec la couleur des paysages désertiques, nous apercevons également sur notre chemin plusieurs autruches sauvages.



Nous pique-niquons dans une « cité enchantée » (la ciudad del Encanto), au pied d’une formation surprenante de roches grises sculptées par la pluie et aux pics acérés.













Le soir, nous assistons au rituel immuable des éleveurs de lamas qui partent à la recherche de leur troupeau laissé libre la journée pour brouter dans les environs et les regroupent dans un enclos de pierre pour éviter les attaques de prédateurs (pumas et renards des Andes) à la nuit tombée. Le lendemain matin, nous en profitons pour nous glisser dans l’enclos et les approcher de plus près.
















Nous atteignons ensuite la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa. Elle se situe entre 4 000 et 5 000 mètres d’altitude et s’étend sur plus de 7 000 km2. Elle présente de nombreuses lagunes de différentes couleurs selon les minéraux qui les composent. Certaines, comme la lagune Verde, sont chargées d’éléments chimiques toxiques tels que l’arsenic, qui lui donne de magnifiques reflets verts mais qui empêche toute vie de s’y développer.



D’autres, au contraire, hébergent de nombreux oiseaux. C’est le cas des lagunes Honda, Colorada et Hedionda, où l’on observe aux jumelles les 3 espèces de flamands roses parmi les cinq existantes au monde. Après quelques minutes d’observations, nous arrivons à différencier les flamands James, Chiliens et Andins.
















Nous avons particulièrement adoré la lagune Colorada qui est classée site RAMSAR. La convention de RAMSAR vise à protéger les zones humides et habitats des oiseaux d’eaux d’importance internationale. Cette lagune aux couleurs orange et rouge brique est magnifique. On y observe des colonies entières de flamands roses, puis aux jumelles on se rend compte qu’il y en a en des milliers sur les 60 km² que compte la lagune. Au milieu de l’eau, des petits monticules de borax servent de nid à un unique œuf pondu par la femelle chaque année. Le borax est un minerai blanc utilisé pour la fabrication de céramique, porcelaine et la confection de certains savons. Un troupeau de lamas rejoint les bords du lac pour brouter. Nous restons assis, là, à contempler la faune sauvage dans son plus pur élément.



Ici, les déserts n’ont rien de monotones. Les montagnes se parent d’un nuancier de 7 couleurs et quand les conditions sont trop rudes pour laisser la végétation se développer, le vent sculpte des arbres de pierre. Le désert de Dali porte bien son nom et nous rappelle les toiles du peintre espagnol, avec les mêmes couleurs et formes étranges. Dans ce décor à première vue hostile à la vie, on surprend un viscache à l’abri d’un rocher.



































Malgré la présence de volcans en sommeil, l’activité volcanique est encore palpable dans la région, et l’on peut observer des geysers, des fumerolles et des cuvettes de boue bouillonnante. Nous nous baignons dans un bassin aménagé en plein air, où l’eau captée en surface atteint les 37 °C.



Nous traversons le désert de sel de Chiguana et arrivons à notre hôtel dont les murs et le mobilier (table, tabouret, lit et table de nuit) sont construits avec des blocs de sel.



Cette région est très riche en minerais. Nous découvrons des mines d’argent et de plomb abandonnées, exploitées à l’origine par les conquistadors Espagnols qui avaient réduit à l’esclavage les habitants de la région. Les salars de Bolivie renferment 50 à 70 % des réserves mondiales de lithium, métal utilisé notamment dans la construction des batteries de nos téléphones portables. Evo Morales, le président de la Bolivie, se veut le défenseur de la «Pachamama» (Terre Mère en langue Quechua), mais il doit résoudre l’équation entre développement économique et protection de l’environnement face aux risques de l’exploitation minière.


Le salar d’Uyuni s’étend sur 10 500 km², une surface plus grande que le département des Landes. C’est le plus vaste désert de sel du monde. La couche de sel cumule par endroit plus de 100 mètres d’épaisseur et s’accroit d’1 cm par an avec les précipitations de pluie. C’était à l’origine une mer qui a été, comme le lac Titicaca, soulevée par la tectonique des plaques lors de la formation des Andes. L’eau s’est peu à peu évaporée, laissant le sol chargé en sel.

Alors qu’un soleil de plomb nous a accompagnés jusqu’ici, il pleut des cordes cette dernière nuit et au réveil, le Salar d’Uyuni est recouvert d’une lame d’eau de 5 cm. Après 4h de 4x4 à 20 km/h pour éviter d’endommager le moteur avec l’eau salée, nous arrivons à l’île Incahuasi, posée au milieu de cette immensité de sel. Ici les cactus sont rois, ils poussent de 1 cm par an et les plus hauts mesurent entre 8 et 9 mètres. Je vous laisse calculer leur âge !



Après une séance photos avec Dusty, nous reprenons « la route ».






















Peu à peu les nuages se dissipent et le bleu du ciel se reflète dans l’eau du Salar, nous offrant un spectacle étonnant où la terre et le ciel ne font plus qu’un, et nous, voguant au milieu de cet univers bleu et blanc éclatant, comme si l’on était dans le cockpit d’un avion au milieu des nuages…




Offrant un panel de couleurs riche et une nature à la fois hostile et merveilleuse où les paysages se suivent mais ne se ressemblent pas, ces 4 jours sont sans conteste notre coup de cœur du voyage depuis notre arrivée en Amérique du Sud. Et pour partager avec vous ces paysages grandioses, nous préparons une vidéo de cette excursion…

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