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A la recherche de la perle durable


Pour notre troisième étape en Polynésie française, nous prenons la direction de l’atoll d’Ahe et sa ferme perlière Kamoka dans l’archipel des Tuamotus.




La ferme est autonome en énergie via plusieurs stations de panneaux photovoltaïques. Elle est aussi autonome en eau grâce aux nombreuses cuves de récupération d’eau de pluie qui nous permettent de boire, cuisiner, nous laver et arroser le potager. Compte tenu du fait que le sol corallien de l’îlot est très pauvre en nutriments et ne retient pas l’eau de pluie, il faut trouver des solutions et s’adapter pour pouvoir cultiver quelques légumes et fruits. Les papayers et bananiers sont plantés dans des trous pour que leurs racines accèdent directement à la lentille d’eau douce de l’atoll. Les pieds d’ananas, fruits de la passion, citrouilles, concombres et tomates-cerises sont eux plantés dans des bacs remplis de terre. Les déchets organiques de cuisine sont pour une part compostés pour être ajoutés au potager et pour une autre part donnés aux poules.













































Avant de commencer à travailler sur les huîtres, je me consacre les premiers jours à la réparation du parc à poissons. Une fois cette première mission achevée, surprise le lendemain matin, le parc est rempli de requins. 3 dormeurs et 2 pointes noires sont venus s’approvisionner ; nous n’aurons pas de poisson au déjeuner ! Je fabrique alors une trappe pour libérer les requins et m’exerce à la pêche au patea (lance hawaïenne sous-marine ). Au menu de la semaine : poisson perroquet, rouget et loche marbrée, en filets ou en salade tahitienne. Je débourre quelques noix de coco pour accompagner le tout de lait de coco, un délice !


Patrick, le propriétaire de la ferme, nous explique le long processus pour obtenir une perle de culture. Des collecteurs sont posés dans le lagon sur lesquels les larves d’huîtres se fixent pour se développer. Après plusieurs mois, les huîtres ainsi collectées sont enfilées sur un chapelet dans un panier, à l’abri des prédateurs que sont les tortues, les raies et les poissons balistes titans. Deux ans plus tard, les huîtres sont remontées à la surface pour procéder à la greffe. Un bout de greffon prélevé dans une huître et un nucléus (bille de coquille de moule géante du Mississipi) sont insérés dans le sac perlier deshuîtres. Celles-ci sont ensuite replacées dans leurs paniers, sur des lignes à 6 mètres de profondeur dans le lagon, et elles donneront une première perle au bout de 18 mois.



















Les huîtres grossissent au fil du temps et pour les maintenir à la même profondeur, nous devons ajouter des bouées sur les lignes. Il faut aussi nettoyer tous les 3 mois les paniers d’huîtres colonisées par de petits coquillages et des algues appelés biosalissures. Pour cela, nous les déplaçons pour quelques jours sur une station de nettoyage en eau peu profonde à proximité d’un massif corallien. Les poissons de récif, qui ne s’aventurent pas en pleine eau où ils seraient des proies faciles de plus gros prédateurs, se nourrissent de ces biosalissures et se chargent pour nous de nettoyer les huîtres.

A Ahe, à l’initiative de la ferme Kamoka, c’est cette technique naturelle qui est utilisée par tous les perliculteurs pour nettoyer les huîtres. Ceci est une alternative durable à l’utilisation du karcher qui se pratique dans d’autres atolls mais qui impacte la qualité des eaux en relarguant de grandes quantités de biodéchets dans le lagon.




Nous ramassons les bouées et les cordes échouées sur l’îlot que nous trions pour les réutiliser, consolider et réparerles paniers d’huîtres abimés. La ferme Kamoka privilégie ainsi au maximum la réparation et la réutilisation des matériaux.

Nous en profitons également pour ramasser les déchets que l’on trouve sur la plage. Malheureusement, même ici, en plein milieu du Pacifique, nous retrouvons encore beaucoup de déchets plastiques (bouteilles et bouchons).
















Jessica trie les perles de la dernière récolte par tailles, formes et couleurs qui passent du gris au bleu, vert, aubergine, doré et blanc, pour en faire des bijoux. Nous trions également les nacres (coquilles d’huîtres) que nous amenons au village et chargeons dans le bateau cargo direction Tahiti puis l’Asie du Sud-Est, où elles seront utilisées pour la confection de boutons, bijoux et souvenirs. Et ainsi se termine le cycle de vie d’une huître dans une ferme perlière.

































Pendant 2 semaines, logés dans l’un des bungalow des anciens employés de la ferme, nous avons vécus comme des Robinson Crusoé sur un atoll. Nous remercions grandement Patrick pour son accueil, ses bons petits plats, et surtout de nous avoir permis de vivre cette expérience unique. Notre dernière mission d’écovolontariat s’achève sur une note très positive et nous sommes enchantés d’avoir trouvé cette perle rare !



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